Histoire de Brûlon

Histoire de Brûlon

Il y a quelques années, l’association du patrimoine Brûlonnaise a publié un recueil de témoignages de Brûlonnais ayant vécut La Libération de Brûlon le 7 août 1944.

Il est consultable en cliquant sur ce lien.


Le Musée Claude CHAPPE de Brûlon vient de se doter de l’Atlas KERMABON, retrouvez toutes les infos sur le site de l’association. (Le musée est actuellement fermé).


Patrimoine - Visite guidée de Brûlon

Petite Cité de Caractère au patrimoine riche et varié, Brûlon possède une histoire bimillénaire qui a laissé de nombreuses traces et promet encore de passionnantes découvertes. Le site de la motte en particulier, inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, est un gisement archéologique exceptionnel du fait de ses occupations successives et de natures très variées, de l’antiquité à nos jours. En voici un bref aperçu chronologique, avec les principales curiosités à voir :

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Jeton carolingien

I-II° siècle : Villa ou centre administratif ?

Ce qui est certain c’est qu’une installation gallo-romaine a existé sur le site actuel de la « motte féodale ». Des vestiges en ont été décrits lors de la démolition des ruines du château féodal en 1774 et d’autres retrouvés lors d’un sondage archéologique en 1993. Il est possible que les Gaulois aient occupé le site avant l’arrivée des Romains.
A voir : la motte, présence étrange en plein centre du village,
un jeton tric-trac carolingien conservé au Carré Plantagenêt au Mans.


VI° siècle : Une nécropole mérovingienne

L’agglomération gallo-romaine a probablement été détruite lors des invasions du III° siècle et c’est au milieu de ses ruines que les habitants du haut Moyen-Âge ont établi cette « ville des morts », à l’écart de leurs propres habitations : des centaines de sarcophages en pierre de falun (provenant des carrières de Doué-la-Fontaine) ou en grès, et de nombreuses inhumations en pleine terre sur le site de la motte et jusqu’à l’emplacement de la mairie actuelle. Leurs restes sont exhumés chaque fois que des travaux d’excavation sont effectués dans un vaste périmètre couvrant le centre du bourg actuel.
A voir : un morceau de sarcophage a été réemployé dans le pignon sud de l’église.

XI° siècle : Construction d’un château à motte.

C’est l’époque féodale : partout des petits seigneurs locaux établissent leurs fiefs autour d’un château. Simple château en bois d’abord, château fort en pierre par la suite, sur un monticule entouré de douves : on les voyait encore dans la « rue de la douve » en 1950. À côté du château s’établit une « basse cour », ensemble de bâtiments agricoles et d’habitation, elle-même entourée de douves. L’ensemble devait recouvrir l’ancienne nécropole, jusqu’à la mairie actuelle et au-delà. Vers l’est, jusque sur la pente descendant vers la Vègre, se développe un bourg médiéval autour d’une halle.
A voir : la motte, la rue de la douve, la place des anciennes halles et la tour du Pissot.

XI°-XV° siècles : Construction de l’église romane et de son prieuré.

En 1068, Geoffroy, seigneur de Brûlon, et son frère Bouchard, font donation à l’abbaye de la Couture de l’église Saint-Pierre de Brûlon fondée par leurs parents et du terrain attenant pour y construire un prieuré. Depuis cette époque et jusqu’au milieu du XIX° siècle, Brûlon a été partagé en deux bourgs : le bourg castral autour de l’ancienne halle et le bourg prioral autour de l’église, reliés par un cordon de maisons le long de l’actuelle rue de l’église-rue du pavé.
L’église, maintes fois remaniée, est remarquable par son chœur du XI° siècle, sa très grande nef d’un seul tenant, sans bas-côtés, et de nombreux détails que l’on découvrira à l’aide d’une notice détaillée à la disposition des visiteurs. Elle est ouverte tous les jours.
Le prieuré juste à côté de l’église a gardé de son origine une remarquable tour-escalier qui desservait deux bâtiments perpendiculaires. Le bâtiment qui longeait l’église, et devait communiquer avec son transept nord, n’existe plus et l’autre a été détruit puis reconstruit au XV° siècle. Le porche ogival au nord peut être daté du XIV° siècle, ainsi que la remarquable porte qui a remplacé l’ouverture d’origine au pied de la tour.
A voir : rue de l’église, l’église, le prieuré.


XIV°-XVIII° siècles : Le développement de Brûlon a occasionné bien des constructions.

Le bourg est particulièrement riche en belles maisons qui montrent des traces d’architecture médiévale (fenêtres en roussard à montants chanfreinés), Renaissance (fenêtres à meneaux en tuffeau), du XVII° (maison Claude Chappe) ou du XVIII° (clos des Ormeaux).
En sortant de Brûlon par la route de Viré, on passe devant un vieux lavoir puis on tourne à droite vers Saint Denis d’Orques pour découvrir le manoir de la Gandonnière (XIV°) au carrefour de l’ancienne voie romaine Le Mans-Rennes.
A voir : manoir de la Gandonnière, maison Chappe.

XVIII° siècle : Le télégraphe Chappe.

Au tournant de la Révolution française, une famille d’inventeurs vivait à Brûlon : les frères Chappe. C’est du château reconstruit sur la motte en 1775 par le seigneur Chenon du Boulay (et détruit quelques années plus tard par les Chouans) que les frères Chappe font le 2 mars 1791 leur première expérience de télégraphie optique avec Parcé, distant de 15 km. L’année suivante ils font adopter leur invention par l’Assemblée Législative et en 1794 la ligne Paris-Lille est inaugurée. Le réseau s’étendra sur 5000 km au moment de son abandon, en 1850.
Cette aventure humaine et ces premiers pas vers la communication moderne, préfigurant par bien des aspects la téléphonie, la télévision puis internet, sont racontés dans un musée installé dans une salle du prieuré et que l’on peut visiter sur demande adressée à la mairie.
A voir : Le Musée Claude Chappe (fermé actuellement)

XIX° siècle : une opération Haussmannienne à Brûlon

En 1849 Brûlon est à l’étroit dans son urbanisme hérité de l’époque médiévale. L’ancienne halle est trop petite et on manque de logements. Le nouveau maire Constant Cordier, 28 ans, décide d’exploiter l’espace vide laissé par l’ancienne « basse-cour » entre les deux bourgs historiques pour créer de toutes pièces un nouveau centre avec sa halle-hôtel de ville, sa grande place et cinq rues rayonnantes. Tout le village se met aux travaux et ce nouveau quartier se construit en quelques années. D’où son allure très homogène (rythme des façades, lucarnes, modénatures, épis de faîtage…) qui en font un ensemble exceptionnel dans un village de cette taille. A la fin du XIX° siècle le train arrive à Brûlon (au bout du « Boulevard de la Gare » tracé à cette époque) et on construit ou reconstruit trois châteaux en bordure du bourg (la Gand-Vigne, l’Enclos) ou sur un coteau dominant la Vègre (Vert). C’est aussi la grande époque des fours à chaux qui ont bouleversé l’agriculture (les Belmondières à 3km au nord du bourg).
A voir : la place de la mairie et les rues adjacentes, l’ancien four à chaux des Belmondières, le château de Vert, celui de la Grand-Vigne et celui de l’Enclos.

Le patrimoine à Brûlon c’est en particulier l’affaire de l’Association du Patrimoine Brûlonnais, qui organise des visites guidées sur demande, des sorties culturelles, des journées d’animation (journées du patrimoine de pays, rendez-vous aux jardins, journées européennes du patrimoine …) et qui édite des guides de visite, en liaison avec l’Association des Petites Cités de Caractère.

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Liens avec :

Office de Tourisme Les Petites Cités de Caractère

Le concept des "Petites Cités de Caractère" est né en Bretagne il y a plus de 30 ans. En accord avec les fondateurs bretons, propriétaires du label, plusieurs départements des Pays de la Loire ont monté leur réseau.

L’association des "Petites Cités de Caractère" de la Sarthe, association loi 1901, a été créée en mai 1995. Onze communes se sont regroupées dans le but de favoriser leur développement culturel en préservant et en valorisant leurs richesses naturelles, historiques, architecturales et humaines par la mise en place d’une Charte. Aujourd’hui le réseau sarthois se compose de neuf communes.

Concourant toutes au maintien du label, les "Petites Cités de Caractère" de la Sarthe répondent à une Charte.

Quatre conditions sont à réunir :

  • Avoir moins de 5000 habitants,
  • Au minimum un monument ou un site inscrit ou classé,
  • Un ensemble de constructions anciennes intéressant et homogène,
  • Un réglement de Z.P.P.A.U.P. (Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager)

La Charte précise les engagements des communes en matière de patrimoine, d’accueil et d’animation indispensables à l’obtention ou au maintien du label.

Brûlon, membre fondateur de l’Association, a obtenu en 2008 le label « Petite Cité de Caractère ».